Virginie Despentes : "meuf", tu délires… | - Natacha Polony - Marianne
"Enfumage idéologique
Le texte de Virginie Despentes et celui de Paul Preciado n’ont pas pour objet le scandale que constituerait l’attribution d’un prix à Roman Polanski, ou même l’usage du 49.3 par un gouvernement dérégulateur et enfermé dans son système.
Pour ma part, je n’ai pas attendu qui que ce soit pour décrypter et dénoncer les mécanismes du capitalisme financiarisé ou les distorsions du principe démocratique par les tenants du centrisme autoritaire.
Et je n’ai jamais eu la moindre tendresse pour Roman Polanski. Mais je trouve ses films extraordinaires, comme Adèle Haenel peut, lors d’une petite interview vidéo, affirmer que Louis Ferdinand Céline est son écrivain préféré sans qu’on la soupçonne de souscrire à Bagatelle pour un massacre : distinction entre l’homme et son œuvre, etc…
Non, ces deux textes ont pour objet la détestation des hommes hétérosexuels – du moins de ceux d’entre eux qui ne se fouetteraient pas d’être des hommes. Ils ont pour objet d’imposer dans l’univers social ce fantasme d’une « norme hétérosexuelle » totalitaire, parfaitement illégitime puisque culturellement construite, par laquelle les mâles asserviraient le reste de l’humanité.
Et ça marche. On trouve ça génial.
Si l’on ne veut pas être dans le camp des violeurs, on doit trouver ça génial.
Ces deux textes, qui prétendent dénoncer un abus de pouvoir, sont une quintessence d’abus de pouvoir intellectuel.
A la fois couteau sous la gorge du lecteur et enfumage idéologique."
Le texte de Virginie Despentes et celui de Paul Preciado n’ont pas pour objet le scandale que constituerait l’attribution d’un prix à Roman Polanski, ou même l’usage du 49.3 par un gouvernement dérégulateur et enfermé dans son système.
Pour ma part, je n’ai pas attendu qui que ce soit pour décrypter et dénoncer les mécanismes du capitalisme financiarisé ou les distorsions du principe démocratique par les tenants du centrisme autoritaire.
Et je n’ai jamais eu la moindre tendresse pour Roman Polanski. Mais je trouve ses films extraordinaires, comme Adèle Haenel peut, lors d’une petite interview vidéo, affirmer que Louis Ferdinand Céline est son écrivain préféré sans qu’on la soupçonne de souscrire à Bagatelle pour un massacre : distinction entre l’homme et son œuvre, etc…
Non, ces deux textes ont pour objet la détestation des hommes hétérosexuels – du moins de ceux d’entre eux qui ne se fouetteraient pas d’être des hommes. Ils ont pour objet d’imposer dans l’univers social ce fantasme d’une « norme hétérosexuelle » totalitaire, parfaitement illégitime puisque culturellement construite, par laquelle les mâles asserviraient le reste de l’humanité.
Et ça marche. On trouve ça génial.
Si l’on ne veut pas être dans le camp des violeurs, on doit trouver ça génial.
Ces deux textes, qui prétendent dénoncer un abus de pouvoir, sont une quintessence d’abus de pouvoir intellectuel.
A la fois couteau sous la gorge du lecteur et enfumage idéologique."
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