J'assume mon ignorance, donc je suis - PC INpact
Extrait d'un article rédigé par Nil Sanyas le samedi 05 juin 2010, il y a donc un mois dans PC INpact - mis en souvenir de ce manque flagrant de pilotes dans l'avion Internet France des années 2010
Sénateur : « Je crois qu’on est pas là pour rentrer ni dans la technique ni dans quoi que ce soit (…) Je ne me sers, ou plutôt ma secrétaire ne se sert, d’Internet que pour envoyer… »
RMC : « Donc si vous n’aviez pas de secrétaire, vous ne sauriez même pas ce que c’est Internet ? »
Sénateur : « Tout à fait. »
L'ignorance assumée, une nouvelle mode
Mais cette méconnaissance soulève d’énormes problèmes. En voulant simplifier le débat au fond (la diffamation) et en occultant la forme (Internet ou un journal, c’est la même chose pour lui), ce sénateur pense que supprimer l’anonymat est simple et n’aura pour conséquence que de responsabiliser un peu plus les blogueurs et ainsi éviter les propos calomnieux.
Le principal problème ici est qu’il est probablement loin d’être le seul à avoir un tel raisonnement aussi « simpliste ». Dans un édito publié mi-décembre dernier, nous avions d’ailleurs fait un « best of » (ou plutôt « worst of ») des phrases les plus folles prononcées par des élus, des dirigeants ou des personnalités au sujet du Net et de l’informatique. Toutes ou presque semblaient en dehors du temps et sentaient l’amateurisme à plein nez.
Et plus le temps passe, plus cette ignorance est assumée par des acteurs du débat, et cela ne semble déranger personne. Si assumer sa méconnaissance et se retirer d’un débat est sage et noble, l’inverse laisse par contre songeur… Ils sont médiocres, ils le savent, ils le disent, mais cela ne les empêchent pas de donner des leçons aux spécialistes.
Les conseillers, qui devraient s’y connaître un peu plus, semblent aux abonnés absents. Mais alors, nos élus s’entourent-ils de conseillers médiocres (voire vendus), ou ne les comprennent-ils tout simplement pas ? Voir couler tant d’encre uniquement parce que certains députés ou sénateurs ne savent répondre aux « problèmes » que par une loi parfois dangereuse et/ou inapplicable est quoiqu’il en soit très inquiétant.
Aujourd’hui, une loi pour lever l’anonymat des blogueurs. Demain, une loi pour lever l’anonymat dans les commentaires. Après-demain, une loi imposant une identification à chaque connexion. Plus tard, un permis pour surfer… Et pourquoi pas l’installation d’un mouchard pour surveiller sa ligne tant qu’on y est ?
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Sénateur : « Je crois qu’on est pas là pour rentrer ni dans la technique ni dans quoi que ce soit (…) Je ne me sers, ou plutôt ma secrétaire ne se sert, d’Internet que pour envoyer… »
RMC : « Donc si vous n’aviez pas de secrétaire, vous ne sauriez même pas ce que c’est Internet ? »
Sénateur : « Tout à fait. »
L'ignorance assumée, une nouvelle mode
Mais cette méconnaissance soulève d’énormes problèmes. En voulant simplifier le débat au fond (la diffamation) et en occultant la forme (Internet ou un journal, c’est la même chose pour lui), ce sénateur pense que supprimer l’anonymat est simple et n’aura pour conséquence que de responsabiliser un peu plus les blogueurs et ainsi éviter les propos calomnieux.
Le principal problème ici est qu’il est probablement loin d’être le seul à avoir un tel raisonnement aussi « simpliste ». Dans un édito publié mi-décembre dernier, nous avions d’ailleurs fait un « best of » (ou plutôt « worst of ») des phrases les plus folles prononcées par des élus, des dirigeants ou des personnalités au sujet du Net et de l’informatique. Toutes ou presque semblaient en dehors du temps et sentaient l’amateurisme à plein nez.
Et plus le temps passe, plus cette ignorance est assumée par des acteurs du débat, et cela ne semble déranger personne. Si assumer sa méconnaissance et se retirer d’un débat est sage et noble, l’inverse laisse par contre songeur… Ils sont médiocres, ils le savent, ils le disent, mais cela ne les empêchent pas de donner des leçons aux spécialistes.
Les conseillers, qui devraient s’y connaître un peu plus, semblent aux abonnés absents. Mais alors, nos élus s’entourent-ils de conseillers médiocres (voire vendus), ou ne les comprennent-ils tout simplement pas ? Voir couler tant d’encre uniquement parce que certains députés ou sénateurs ne savent répondre aux « problèmes » que par une loi parfois dangereuse et/ou inapplicable est quoiqu’il en soit très inquiétant.
Aujourd’hui, une loi pour lever l’anonymat des blogueurs. Demain, une loi pour lever l’anonymat dans les commentaires. Après-demain, une loi imposant une identification à chaque connexion. Plus tard, un permis pour surfer… Et pourquoi pas l’installation d’un mouchard pour surveiller sa ligne tant qu’on y est ?
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Libellés : Internet, Libertés numériques, politique
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